Dans le cadre du 50e anniversaire du Traité de l'Elysée, La Croix publie cinq portraits pour illustrer la relation franco-allemande. Je vous propose de retrouver ci-desssous ou bien ici celui m'a été consacré.
C’était pour lui une évidence. « La question ne s'est jamais posée car je me suis toujours senti Français», confie Matthias Fekl. Cela n'allait pas forcément de soi. Né à Francfort-sur-le-Main d’un père allemand et d’une mère française, ce jeune élu socialiste a grandi à Berlin où il a vécu jusqu’à l’âge du bac. D’abord scolarisé dans le système allemand, il a attendu la quatrième pour opter en faveur du lycée français et apprendre enfin à écrire dans la langue de Molière.
Il n’explique pas les raisons de ce choix, il s’est imposé à lui tout naturellement. Il faut dire que son géniteur, professeur de français, est un amoureux de l’Hexagone. L’influence maternelle, les vacances passées en France ont fait le reste.
Il ne renie en rien « sa part allemande » mais n’a pas honte de dire qu’il se sent avant tout « français et européen ». Son élection en juin dernier comme député, qui plus est d’un territoire rural, le département de Lot-et-Garonne, a symboliquement renforcé ce choix. Il aurait pu choisir le Parlement européen, « un beau mandat, avec une vraie influence sur le cours des choses », mais il lui manquait une dimension, « celle du rapport à l’électeur », explique-t-il.Le choix de la vie publique
Matthias Fekl est en effet un pur produit de la fabrique française des élites républicaines. Normalien, diplômé de Sciences-Po et de l’ENA, il fut magistrat au tribunal administratif de Paris entre 2005 et 2010 avant de se mettre au service de Jean-Pierre Bel, alors président du groupe socialiste au Sénat et futur président de la Haute Assemblée.
C’est dans ce creuset qui a fourni de nombreux conseillers à l’Élysée, dont son secrétaire général Pierre-René Lemas, que le jeune haut fonctionnaire, en quête d’une légitimité démocratique, a fait le choix de basculer dans la vie publique. « Quand on a choisi la France et qu’on l’a aimée de loin, il y a un sentiment d’adhésion plus fort et plus réfléchi, et sans doute une volonté plus grande de s’impliquer personnellement », analyse-t-il.
À l’Assemblée nationale, il s’est tout naturellement inscrit au groupe d’amitié franco-allemand et travaille sur les régimes matrimoniaux entre les deux pays. Il confesse cependant que ses relations avec l’Allemagne sont « régulières mais pas permanentes » et qu’il n’a plus que de rares occasions de parler la langue de Goethe.
Un profond engagement européen
Spécialiste de droit public, chargé récemment par le premier ministre d’un rapport sur le séjour des étrangers, il se passionne pour les institutions. Un domaine pour lequel l’Allemagne, « qui est une démocratie très mûre », est pour lui une source d’inspiration. Cosignataire avec Olivier Ferrand du Manifeste pour des primaires socialistes, à la fondation Terra Nova en 2008, il est un fervent partisan d’un renforcement des pouvoirs du Parlement et d’une stricte limitation du cumul des mandats.
De sa double culture, il a gardé « un autre regard sur (son) propre pays » et un profond engagement européen qui l’avait amené dès son adhésion au PS en 2001 à militer dans le sillage de Dominique Strauss-Kahn et de son think tank, « À gauche en Europe ». Partisan d’une intégration plus forte, il défend l’idée d’un service civique européen inspiré du dispositif Erasmus, meilleure façon selon lui de faire entrer l’Europe « dans le cœur des gens ».
Dans cet ensemble, l’axe franco-allemand doit être selon lui un moteur. Si les relations entre les deux pays sont aujourd’hui « apaisées », elles ont néanmoins besoin « d’une relance forte », explique-t-il. Mais le jeune élu, qui avoue entretenir lui-même un rapport plutôt « rationnel » avec son pays de naissance, est lucide sur la nature de la relation entre les deux pays : « Je suis conscient qu’il s’agit plus d’un mariage de raison que d’un mariage d’amour, mais il arrive souvent que dans ces cas-là, ça dure », sourit-il.
Céline Rouden - Copyright La Croix
J'ai trouvé votre intervention à Tonneins remarquable, d'une grande tenue, allant à l'essentiel et vos positionnements subtils.
je commente sous mon pseudo dans les réseaux sociaux.
Vos origines ne me gênent, en aucune manière, bien au contraire, car ce pays qui a basculé à certaines époques, a certainement de très bons représentants.
J'espère que nous serons en mesure, dans cette ville, de bien vous seconder.
Rédigé par : emma berhmann | 13 avril 2013 à 22:52