Bonjour,
Vous trouverez ci-dessous l'interview parue ce jeudi dans Le Républicain. J'y livre mes réactions au lendemain de la rentrée politique et quelques pistes de travail pour le congrès de Reims en novembre prochain.
Il ne prend pas le parti d'en rire
Politique: Matthias Fekl, élu marmandais et membre du Parti Socialiste, réagit au "spectacle" donné par certains dirigeants lors de l'université d'été de La Rochelle
L'université d'été du Parti Socialiste de La Rochelle a fait la Une de l'actualité en fin de semaine dernière. Ou plutôt ses petits arrangements entre amis (ennemis?) à l'approche du vote qui déterminera le nom du successeur de François Hollande. Nous n'accorderons évidemment pas dans ces quelques lignes une quelconque importance à ces petites phrases; intéressons-nous davantage à l'avis d'un militant socialiste qui, pour la troisième année, a participé cette université d'été, Matthias Fekl.
L'adjoint au maire de Marmande chargé des finances est socialiste, membre du conseil national de "Socialisme et démocratie" et à l'issue de quelques jours qui n'ont pas été de tout repos, il est tout prêt à pousser un petit coup de gueule... Interview.
Le Républicain: à quel titre avez-vous participé à cette université d'été 2008 du Parti Socialiste ?
Matthias Fekl: J'y étais notamment en tant que rapporteur d'un groupe de travail de la fondation Terra Nova, sur le sujet des primaires pour notre parti. De manière générale, il ressort également de notre réflexion qu'il faur réformer le PS, l'ouvrir beaucoup plus à la société civile, et donner envie aux gens de participer à cette évolution. Nous avons tout simplement travaillé car il ne faudrait pas oublier qu'à La Rochelle, il y a 4.000 militants et cadres du PS qui sont là pour travailler: c'est d'abord cela, l'université d'été.
Le Républicain: Et pourtant, ce n'est pas ce travail qui est mis en avant... Beaucoup rejettent la faute vers les médias: un peu facile, non ?
Matthias Fekl: Certes, les médias s'intéressent aux petites phrases et aux petites mises en scène, mais il y a aussi les gens qui disent ces petites phrases et qui organisent ces petites mises en scène, et qui en profitent bien ! Je le répète: à La Rochelle, 4.000 personnes sont là pour travailler, et il y a une trentaine d'apparatchiks qui se complaisent à soigner uniquement leur image personnelle. Alors oui, ils sont certainement coupés de la base qui travaille. Mais ce peut être pire que ça: ils vivent dans leur monde à eux, celui où la politique devient du spectacle, et même du cirque ! Vous savez, je passe beaucoup de mon temps à m'investir en politique, et je trouve cette image navrante, d'autant qu'il y a, à La Rochelle, de réels débats de fond.
Le Républicain: On vous sent en colère, et presque pessimiste pour l'avenir du PS...
Matthias Fekl: Pessimiste, non, exaspéré, oui. Cela fait trois années que je participe au rassemblement de La Rochelle, je constate que beaucoup de choses s'y passent, et que je sache, dans l'expression "Université d'été", il y a le mot université, alors on est là pour travailler ! Il ne faut pas généraliser non plus: tous les dirigeants du PS n'assurent pas le spectacle. Il y a des volontés énormes de travailler dans ce parti, chez les militants, les élus locaux et certains dirigeants; simplement, il y a aussi des pratiques personnelles qui ne sont plus admissibles.
Le Républicain: Cette université 2008 s'est aussi déroulée dans un contexte particulier, avec la guerre des candidats en vue du Congrès de Reims, en novembre.
Matthias Fekl: Mais il y a toujours un contexte particulier ! Une année, c'est la préparation de la présidentielle, la suivante, c'est l'élection du premier secrétaire... Simplement, il y a des gens qui dépriment la base militante alors que ce qu'il nous faut, c'est un véritable programme de travail. Qui nous permettra aussi de rénover le PS, et justement, ce congrès de Reims sera une nouvelle occasion de le rénover. Vous voyez, après La Rochelle, je ne suis pas pessimiste, je me sens juste un peu lésé, mais avec toujours l'envie d'avancer.
Propos recueillis par Marie-Pierre CARIS