Retour de La Rochelle à Marmande.
L'université d'été du PS est toujours un moment particulier: plaisir de retrouver les amis venus des quatre coins de la France, pré-rentrée politique, débats animés, moments de discussion autour du vieux port... Surprise aussi, parfois, de ne pas retrouver dans les déclarations à la presse tout à fait ce qui s'est dit sur place, comme si les paroles de certains ne valaient que pour ceux qui y croient. En résumé: d'un côté, près de quatre mille militants au travail, ne demandant qu'à débattre et à s'investir; de l'autre, quelques dizaines d'apparatchiks et d'éminences auto-proclamées qui ne trouvent rien de mieux à faire que de s'abîmer dans des alliances contre nature plus proches du château de cartes que de la refondation dont la gauche a tant besoin.
Et La Rochelle, au-delà des petites phrases, c'est aussi - du travail ! De nombreux ateliers se sont tenus, tout au long du week-end, autour des grands thèmes de fond: économie, pouvoir d'achat, environnement, laïcité, justice, santé, agriculture, Europe, international, autant de thèmes qui ont permis des échanges souvent passionnants.
Je vais vous parler plus en détail de l'atelier que je connais le moins mal, pour y avoir participé aux côtés d'Olivier Ferrand et Aurélie Filipetti: le séminaire de la fondation Terra nova sur la primaire à la française, ouvert par Michel Rocard.
Le rapport "Pour une primaire à la française" a servi de base à nos échanges. Pour présenter en deux mots ce rapport: une première partie analyse les primaires à gauche depuis 1971, et constate que ce mode de sélection, ouvert et démocratique, correspond aux exigences d'une société moderne. Une seconde partie fait un panorama international, au terme duquel on voit que dans les principales démocraties occidentales, sous une forme ou sous une autre, des primaires sont utilisées pour sélectionner les candidats. Une dernière partie fait des propositions "pour une primaire à la française": qui peut être candidat ? quels doivent être le corps électoral et la date du vote ? comment doit se dérouler la campagne ? voilà quelques-unes des questions abordées.
C'est la première fois que ce travail était présenté devant un auditoire: les réactions de la salle étaient donc attendues avec impatience. Au vu de ce qui a été dit, je crois que l'envie de changement est immense auprès des militants. Personne ne veut revivre 2006-2007, où le PS n'a pas su se rassembler. En même temps, il n'y a pas de "y a qu'à - faut qu'on", et notre auditoire a posé les bonnes questions: comment éviter la fraude ? comment éviter de renforcer encore la peopolisation de la vie politique ? comment encadrer les modalités de financement de la campagne des primaires ? Pour cela, il faudra que le PS invente son modèle de primaire, adapté à la culture politique française et aux spécificités de nos institutions.
Vos idées sont les bienvenues !