Vous l'avez vu dans les médias, j'en ai parlé ici même avant-hier: la commission sur les primaires vient de publier son rapport Pour des primaires ouvertes et populaires. J'ai mis le week-end à profit pour lire ce document - on s'amuse comme on peut ;-) - et tiens à vous en dire une nouvelle fois quelques mots, tant le dossier me paraît essentiel.
Les primaires ouvertes suscitent un intérêt toujours plus grand qui préfigure, je l'espère, un futur accord politique sur cette question. Au sein de la commission, les représentants de la plupart des grandes sensibilités du PS semblent en effet d'accord sur le principe même d'une primaire ouverte. Il reste de nombreuses questions à trancher, mais elles concernent davantage les modalités concrètes de mise en oeuvre que l'idée de primaires ouvertes en tant que telle. C'est, bien sûr, une excellente nouvelle.
Il faut à présent préciser un certain nombre de points, sur lesquels certains continuent d'exprimer des réserves, d'ailleurs tout à fait légitimes tant les enjeux sont importants:
- le périmètre des primaires, d'abord. Le rapport propose des primaires de toute la gauche de gouvernement, bien au-delà du PS. L'idée est tentante, car mobilisatrice et fédératrice. Est-elle réaliste pour autant ? Seules des discussions avec les formations en question permettront de le dire car, pour l'instant, domine tout de même l'idée que les primaires de toute la gauche, c'est le premier tour de l'élection présidentielle (celui-là même qui, par ailleurs, confère de la visibilité médiatique et contribue à l'accès aux financements publics des partis);
- le calendrier des primaires, ensuite. Les "éliminatoires" proposés par la commission ont l'avantage de permettre une compétition très large, seule à même de dénicher de nouveaux talents politiques et, ainsi, de participer au renouvellement de la vie démocratique dont nous avons tant besoin. Mais le dispositif tiendra-t-il ? Et, surtout, comment choisir les dix, puis les vingt départements qui auront, les premiers, leur mot à dire ? Pas sur que ce découpage et ces votes décalés correspondent totalement aux réalités politiques françaises;
- enfin, toute une série de considérations techniques, même si la note jointe au rapport contient d'ores et déjà des préconisations précises sur l'organisation des primaires.
Il faut, surtout, donner sans plus tarder la parole aux militants PS sur cette question. Sont-ils prêts pour cette transformation profonde, qui est en même temps une formidable rénovation ? Quel sera l'impact des primaires sur le militantisme tel que nous le connaissons aujourd'hui, et quelles transformations de l'engagement politique doivent en découler ? Autant de questions que seuls les militants pourront trancher. Il faut le faire au plus vite, pour que le PS se dote de règles du jeu claires, bien avant le début de la compétition. C'est le sens de l'initiative pour des primaires ouvertes, à travers une vaste pétition que je vous invite à signer.
Un mot pour conclure: de l'avis largement partagé des membres de la commission, le travail fut collectif, enrichissant, convivial et utile. Il fut aussi, par tous, conduit de bonne foi. C'est donc la preuve par l'exemple que "quand le PS veut, il peut", et à ce titre aussi, ces travaux sont prometteurs.
Bonne fête de la musique à toutes et à tous.
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