Photo Morad Cherchari
L'aéronautique à Creuzet Marmande, puis l'Agropole. Le ministre de l'Économie Pierre Moscovici et son collègue du Budget Jérôme Cahuzac ont expliqué leur démarche aux chefs d'entreprises.
Plus d'une heure d'entretien avec une brochette de chefs d'entreprises et d'élus du département, portes fermées à l'agropole. À la sortie, Pierre Moscovici, ministre de l'Économie, et son voisin de bureau Jérôme Cahuzac (Budget) ont décrit un climat «chaleureux. Ce n'était pas une réunion de confrontation. Ils [les chefs d'entreprises, N.D.L.R.] avaient besoin d'éclaircissements sur ce que nous comptons faire pour améliorer la compétitivité des entreprises. Leurs dirigeants demandent une simplicité de la réglementation, une stabilité dans les règles fiscales[…] »
Marges «dégradées»
Compétitivité, ce thème était d'ailleurs le fil rouge de la journée pour les deux ministres qui ont débuté la journée avec le Président de la République pour la terminer à Marmande chez Creuzet (aéronautique) puis à Agen, à l'Agropole. «Ils ne nous ont pas dévoilé le contenu de la réforme qu'ils entendent mettre en place» sourit Thomas Breuzet, le PDG de Danival, dans l'Albret. Ce chef d'entreprise est de ceux «qui saluent ce genre de démarche, qui consiste à écouter les attentes et à découvrir les réalités du terrain.»
Thomas Breuzet émet aussi des remarques. «Certes la compétitivité hors coûts de production est intéressante mais à moyen terme. Les entreprises ont surtout besoin de restaurer des marges qui se sont dégradées […] Pour pouvoir innover, il faut être rentable.»
35 heures, c'est non
De l'avenir de la réduction du temps de travail, ou d'une révision de ses modalités d'application depuis plus de dix ans, il a été question aussi autour de la table, à huis clos toujours. «C'est une fin de non-recevoir, clairement» poursuit Thomas Breuzet. Pour eux, ce n'est pas la cause de la baisse de la compétitivité de nos entreprises.»
Pas très loin du PDG de Danival, Jean-James Garreau, de Sojami, 10 salariés, installé à l'Agropole. Il salue aussi l'initiative, mais dit aussi que l'État apparaît être «très limité dans ses champs d'actions possibles. L'allègement des charges, pourquoi pas mais je ne me fais pas à titre personnel d'illusion. Il faut en revanche que nous n'ayons pas de surprise fiscale supplémentaire […] L'ouverture du crédit impôt recherche pour les petites entreprises [300 millions d'€ supplémentaires selon Pierre Moscovici hier, N.D.L.R.] est une bonne idée, comme peut l'être l'idée d'une banque publique d'investissements qui accompagnerait les entreprises à tous les stades de leur développement.» Avant d'entrer dans la salle fermée au public, Bernard Barral, de la société du même nom à Villeneuve, émettait des propositions lui aussi. L'exonération de l'impôt sur les sociétés sous certaines conditions, la création d'un droit de préemption pour les salariés en cas de vente de l'entreprise et plus globalement faciliter «le renforcement des fonds propres de l'entreprise. L'impératif, c'est de trouver ces fonds.»
Stéphane Bersauter
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