Bonjour,
Vous trouverez ci-dessous un article paru dans Sud-Ouest ce vendredi.
Ses 100
premiers jours au Conseil régional
Vice-président chargé de l'économie et de l'emploi,
Matthias Fekl, adjoint aux finances à Marmande, dresse un premier bilan de son
action à la Région.
« Sud Ouest ». Le 29
juin, vous avez atteint le cap des 100 jours au Conseil régional. Peut-on
affirmer que vous avez pris vos marques ?
Mathias Fekl. Oui.
Même si cela prend un peu de temps, car c'est une très grosse machine. Il y a
quelques jours, nous avons tenu un séminaire des vice-présidents autour d'Alain
Rousset, précisément pour faire le point de ces 100 jours. Chacun a alors
restitué son expérience et on a dressé un premier bilan sur notre stratégie
politique et notre fonctionnement. Aujourd'hui, je commence à bien appréhender
les dossiers.
Qu'est-il ressorti de ce conclave ?
Beaucoup de points
positifs et essentiellement des ajustements sur la manière de fonctionner.
C'est bien normal dans une équipe.
Le projet de réforme
territoriale est-il un sujet de forte préoccupation pour les élus régionaux ?
Oui, car il est
double. D'abord sur les finances, avec la suppression de la taxe
professionnelle et son remplacement par la cotisation à la valeur ajoutée
territoriale. Il existe une incertitude concernant le niveau de ressources
qu'aura la Région
dans le futur.
Ensuite sur l'avenir
de l'institution régionale, puisqu'on va aboutir à une espèce d'Ovni avec le
conseiller territorial, élu génétique- ment modifié dont on ne saura plus trop
quel est son rôle. Consistera-t-il à contribuer au développement de la région
Aquitaine ou à défendre son canton en y installant des équipements ? Ce n'est
pas tout à fait la même chose.
Avez-vous conscience que pour le grand
public, le rôle et les compétences entre le Département et la Région sont un peu flous ?
Beaucoup de gens n'y
comprennent rien pour une raison simple : moi, avant de me pencher sur ces
questions-là, je n'y saisissais rien non plus. Le public veut des services
publics. Dans le fond, il se moque de savoir si c'est la Région ou le Département
qui le fait. Il s'intéresse aux résultats. En revanche, quand on est aux
responsabilités, on doit être au fait de la conception car les institutions ont
un rôle dans la manière dont les politiques sont conduites. Mais le grand
public, je comprends qu'il ait d'autres préoccupations.
Le président Rousset vous a confié la
vice-présidence en charge de l'économie et de l'emploi. N'est-ce pas une lourde
responsabilité ?
Sans aucun doute. Ce
poste représente 25 % du budget de la
Région si on l'agrège au sens large. C'est une délégation au
cœur des métiers de l'Aquitaine avec l'apprentissage, la formation
professionnelle et les transports. C'est un do- maine extrêmement formateur
auprès d'Alain Rousset, car le développement économique de l'Aquitaine, c'est
ce qui le passionne.
Sans vouloir lui
passer la brosse à reluire, c'est une personnalité atypique. Il consacre moins
de temps à faire de la com' pour être dans les projets, les dossiers et le
management du territoire. Sur le tissu économique et les défis à venir,
j'apprends énormément.
Avez-vous reçu une feuille de route
précise ?
Oui, très précise
même. Avec un certain nombre de priorités. Tout d'abord l'emploi, avec des
politiques de formation, de mobilité des salariés et d'anticipation des
reconversions afin de limiter la casse. Ça, c'est le volet défensif. On est
aussi plus offensif à travers tout ce qui est fait sur l'innovation, pour
essayer de créer les emplois de demain qui seront de qualité et non
délocalisables.
Parmi les autres
priorités, je dois favoriser l'accès à l'export de nos entreprises. On
travaille beaucoup sur comment aider les petites sociétés à exporter. Parfois,
elles ne connaissent pas les dispositifs, parfois ils leur manquent des choses
très simples. De la traduction, de l'aide pour le droit international…
S'implanter en Chine, cela ne va pas de soi. Nous avons donc ouvert un bureau
là-bas. Enfin, ultime volet et grand projet de la mandature, le passage à
l'économie verte. Cela se décline à travers les énergies renouvelables et
l'agriculture, qui adopte des modes de plus en plus respectueux de
l'environnement, soit par l'agriculture raisonnée soit par le bio.
Pendant sa campagne, Alain Rousset
avait évoqué l'éventualité d'un « cluster » (1) en Marmandais. Qu'en est-il
aujourd'hui ?
Il se fera, mais c'est
quelque chose de très lourd. Cela suppose un gros travail avec les entreprises
locales. C'est en cours, notamment avec Creuzet, qui est le support de ce
projet. Il en existe un autre en Lot-et-Garonne sur la thématique de
l'agroalimentaire, sur Agen. En outre, on va accompagner les entreprises du
département dans leur stratégie d'emploi, d'innovation et de conquête de
nouveaux marchés. Il existe ici une réelle volonté d'entreprendre. J'ai passé
une journée aux États généraux de l'entreprise à Agen, dernièrement, et j'ai
senti leur envie de s'investir dans le développement économique.
La Région les aidera en termes de ressources
financières à chaque cycle du développement. Lors de la dernière commission
permanente, plus de 4 millions d'euros ont été attribués à des entreprises lot-et-garonnaises.
(1) Regroupement d'entreprises du même secteur.
copyright Sud-Ouest / Alain Goujon