Quel réveil !
Après de premières informations, tard hier soir, qui semblaient donner Ségolène Royal gagnante, nous apprenons, tôt ce matin, que Martine Aubry a remporté le scrutin. Le résultat est serré, tellement serré qu'il est contesté. Au vu de ces chiffres, le problème n'est plus de savoir qui a gagné, ni s'il faut valider les résultats, ni s'il faut revoter. N'en déplaise à ceux qui s'étaient déjà réparti les postes dans l'appareil, avaient déjà préparé les organigrammes du PS en s'y réservant, une nouvelle fois, une place au soleil: aucune personnalité n'est aujourd'hui en mesure de diriger seule le parti, tel est l'évident constat qui s'impose aujourd'hui.
Nous étions nombreux à le penser, notamment à Besoin de gauche autour de Pierre Moscovici, et les militants partageaient souvent cette analyse: le congrès de Reims ne devait pas être un congrès d'egos et de leadership, mais un congrès d'orientation politique, de travail et de collectif. Il n'en a rien été, ce qui augure mal du cycle politique à venir: entre un MODEM qui profite du spectacle socialiste et une extrême gauche plus offensive (et démagogique) que jamais, quel sera l'espace politique pour le PS ?
D'où l'importance aujourd'hui d'en sortir par le haut, en prenant des initiatives politiques fortes. Je ne propose pas de tous s'aimer les uns les autres: ce miracle est rare en politique, et je constate qu'il n'est franchement pas dans l'air du temps entre les dirigeants du PS... Je propose d'être responsables. Agir en hommes de pensée, et penser en hommes d'action, comme le disait le philosophe Henri Bergson au début du siècle passé. Pour cela, dès demain, les hommes et les femmes de bonne volonté doivent se retrouver dans une direction collégiale. Que chaque motion (ou ce qu'il en reste) dépêche ses meilleurs éléments (et il en reste !) rue de Solférino. Qu'ensemble, ils mettent en oeuvre un programme de travail. Que les présidentiables, tous les présidentiables, mettent leurs ambitions au frigidaire, et même au congélateur, jusqu'en 2011, où une primaire ouverte devra choisir le ou la meilleur(e) pour incarner nos idées. Et, une fois cette direction en place, nous devrons inventer le PS de demain, en l'ouvrant de nouveau sur la société et en recréant un espace commun de débats et d'action dont nous sommes aujourd'hui privés.
Pour finir, et "sans transition", je vous conseille de lire l'interview de dsk au Parisien - Aujourd'hui en France sur la crise mondiale sur le site du quotidien.
Peut on espérer qu'un tel message, qui surmontant son désespoir appelle à construitre l'avenir, soit entendu au sein d'un PS en lambeaux? Je suis convaincu que si ce message n'est pas audible pour les dirigeants actuels, il l'est pour les militants! Mon cher Mathias je vous souhaite du courage et de la ténacité, vous tracez la bonne voie, la seule qui répond à nos devoirs envers nos concitoyens.
Rédigé par : hocquelet | 23 novembre 2008 à 19:08