Bonne nouvelle pour les Marmandais. Les impôts locaux n'augmenteront pas en 2010. Le Conseil municipal en a décidé ainsi, mardi soir, lors du vote du budget primitif 2010. Les élus n'ont pas souhaité accroître les charges de concitoyens frappés par les effets d'une crise qui perdure. Les taux d'imposition resteront donc identiques à ceux de 2009 qui avaient connu une hausse sensible. Une majoration supplémentaire, deux années d'affilée, aurait sans doute été mal perçue par le public. Il s'agit donc autant d'un acte politique que de solidarité.
Abstention de l'opposition
Une fois n'est pas coutume, majorité et opposition ont trouvé un terrain d'entente naturel sur le sujet. Ce fut le seul à l'heure de passer à l'adoption du budget primitif 2010 et de ses budgets annexes. Le budget primitif s'équilibre à 34 974 316 euros dont 24 792 567 euros pour la section fonctionnement et 10 181 729 euros pour la section investissement. Mathias Fekl, adjoint aux finances et nouveau conseiller régional, a assuré la présentation de ce dossier. Chaque chapitre des deux sections est passé en revue et doit faire l'objet d'un vote de l'assemblée.
L'intervention de Laurence Valay, leader de l'opposition, permettra alors d'épicer un débat bien terne jusque-là. « Notre analyse du budget n'est pas la même, affirma t-elle en préambule. Je note la stabilité des dépenses de fonctionnement et cela mérite d'être souligné. Mais après études des différents chapitres, nous ne sommes pas d'accord sur différents points. Je note aussi avec satisfaction la stabilité des recettes de fonctionnement avec le maintien des taux de 2009. Contrairement à vous, je m'inquiète de notre capacité d'autofinancement. Elle sert à financer le remboursement en capital de la dette. La marge d'autofinancement pour 2010 s'élève en fait à 154 000 euros. Les clignotants sont au rouge, notre commune s'endette. On investit moins que les communes de même strate et la fiscalité est lourde. Si on peut se féliciter du maintien des taux d'imposition, on ne cautionne pas pour autant les taux en vigueur. On maintient notre position sur la sélection impérative des projets d'investissement prioritaires pour les Marmandais. Par exemple, les travaux d'embellissement du parking de la Filhole n'ont rien d'urgent. Pour toutes ces raisons, on s'abstiendra de voter le budget. » Ce discours n'a guère provoqué de réactions au sein de la majorité, habituée, semble-t-il, à ce qu'elle appelle la critique systématique. Le maire a même balayé l'argumentaire d'un revers de manche : « Mme Valay, je ne vais pas vous répéter la même chose tous les ans. »
Les subventions en danger
En revanche, Gérard Gouzes s'est attardé sur le chapitre des dotations et subventions dont le montant s'élève à 5 561 173 euros. « Les collectivités locales contribuent à fournir 73 % des équipements publics. Dans le même temps, la DGF baisse d'un point d'impôt. C'est beaucoup. Dans ces conditions, on ne pourra pas continuer à subventionner nos associations de la même façon. La crise est réelle, elle va finir par se traduire sur la vie quotidienne de nos concitoyens. » Un avertissement pour l'avenir.
Le Conseil municipal a examiné ensuite les budgets annexes du parc de stationnement, de l'assainissement, du service public d'assainissement non collectif et de la production d'énergie non renouvelable. Comme à chaque fois, le déficit chronique du parc de stationnement obligeant la Ville à subventionner à hauteur de 235 669 euros a suscité l'émoi de l'opposition dans la mesure où les recettes ne dépassent pas 95 000 euros, soit seulement 30 % des dépenses annuelles.
Néanmoins, gauche et droite ont reconnu l'utilité de cette infrastructure, surtout en faveur des commerçants du centre-ville. Pour le maire, c'est clair : « Il faut continuer à aider le stationnement dans notre ville. »
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