La convention nationale du PS sur la rénovation se tiendra le 3 juillet prochain. D'ici-là, les militants sont appelés à s'exprimer sur un document préparé par une "commission de rénovation", présidée par Arnaud Montebourg, qui contient une série de propositions sur divers chantiers: les primaires, le non-cumul des mandats, l'organisation du parti, la mise en place d'une Haute Autorité, l'application de la parité, du renouvellement et de la diversité.
Dès le mois d'octobre dernier, le principe des primaires a été largement adopté. Leur mise en oeuvre est aujourd'hui largement précisée.
Le consensus aujourd'hui acquis sur les primaires est l'aboutissement d'un long combat. Lorsque nous avions présenté, il y a près de deux ans, avec Olivier Ferrand et Aurélie Filipetti, le rapport "Pour une primaire à la française", à La Rochelle, les réactions étaient encore assez mitigées: enthousiasme, parfois; scepticisme, souvent; réticences fortes, parfois. Puis, l'idée a fait son chemin, avant de devenir largement partagée: il s'agit d'un moyen moderne, dynamique et ouvert de choisir notre candidate ou notre candidat. Les primaires peuvent ainsi être une révolution démocratique: elles donnent leurs chances à des personnalités inconnues, comme ce fut le cas pour Obama aux Etats-Unis. Elles peuvent contribuer à mobiliser la gauche, comme ce fut le cas en Italie. Elles forcent les partis à s'ouvrir, en cassant les équilibres internes subtilement négociés.
Gardons-nous, toutefois, de voir dans les primaires une réponse magique aux problèmes de la gauche: une procédure ne remplacera jamais un programme, et aucune technique de campagne et de communication ne peut se substituer à une personnalité capable d'incarner un projet pour le pays. Il nous faut donc poursuivre le travail de fond entamé, et l'approfondir tout au long des conventions thématiques qui vont se tenir d'ici à la fin de l'année. Puis, à l'automne 2011, choisir celui ou celle qui sera à même de relever les lourds défis de la période.
Méditons cette pensée de Maurice Merleau-Ponty dans sa Note sur Machiavel: "Il faut avoir des valeurs, mais cela ne suffit pas, et il est même dangereux de s’en tenir là ; tant qu’on n’a pas choisi ceux qui ont mission de les porter dans la lutte historique, on n’a rien fait". Elle nous rappelle la double exigence qui est au fondement de la politique: défendre des valeurs, présenter des idées, et désigner ceux qui auront la lourde charge de les incarner.
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