Bonjour,
Vous trouverez ci-dessous l'article paru aujourd'hui dans Sud-Ouest au sujet du conseil municipal d'hier soir.
Du poison à retardement?
Parmi les emprunts successifs contractés par la Ville, deux sont des emprunts dits « toxiques ». Y a-t-il un risque réel de dérapage ? Les avis divergent.
L'adjoint aux finances Matthias Fekl (au centre), pendant le débat sur les « emprunts toxiques ». PHOTO C.C.B.
Réuni hier, le Conseil municipal a débattu des récentes observations de la Chambre régionale des comptes (CRC) quant à la gestion municipale.
Ces observations prennent acte des améliorations entreprises par l'équipe municipale - suite à de précédentes récriminations remontant à 2008. Par exemple, la Ville a cessé de subventionner le Comité de développement économique (logique, puisque la compétence économique est intercommunale). Elle a réglé une situation ambiguë avec l'ancien COS (Comité des œuvres sociales de son personnel)… et d'autres choses encore. En revanche la CRC trouve toujours à redire, par exemple, sur l'implication financière très élevée de la Ville à la Cité de la Formation. Une critique que Gérard Gouzes balaye d'un revers de main : « Cela, c'est un choix politique et la Chambre n'a pas à en juger ».
« Situation à surveiller »
Mais le document s'attarde surtout sur la situation financière globale de la Ville. Sur sa pression fiscale « plus élevée que la moyenne » (des communes de même dimension, NDLR). Également plus élevée qu'ailleurs, la dette : « La commune doit veiller à maîtriser son endettement ». Pour autant les censeurs régionaux reconnaissaient que, là aussi, des améliorations ont été faites par rapport aux exercices précédents. De fait, le dernier compte administratif et le dernier budget, votés récemment, indiquaient une nette tendance à l'économie et à la mesure. Ils avaient d'ailleurs été salués pour cela par l'opposition.
Celle-ci, hier soir, aurait pu, sur la base des observations de la CRC, justifier les arguments - « Attention, soyons prudents dans nos dépenses » - qu'elle déploie depuis le début du mandat. La prudence, c'est exactement ce que recommande la Chambre. Mais ils se sont surtout attardés sur un point. Didier Dutheil d'abord, Laurence Valay ensuite, ont fait part de leurs craintes quant à la part des emprunts à taux variables dits « emprunts toxiques », dont les effets potentiellement dévastateurs ont été révélés par la crise financière de 2008. Ces emprunts dont les taux par définition peuvent fluctuer dangereusement, pèsent à Marmande, selon la CRC, 6 millions d'euros, soit un tiers de la totalité des emprunts de la Ville. Et elle tire la sonnette d'alarme à leur sujet.
« Et pourtant lorsque, il y a deux ans, j'avais demandé si nous avions des emprunts de ce genre, vous m'aviez répondu que non », commente Didier Dutheil. Laurence Valay réclame à leur sujet « une totale transparence. J'ai déjà demandé plusieurs fois des précisions, je ne les ai jamais obtenues ». Matthias Fekl, l'adjoint aux finances, s'indigne : « Il vous suffit de pousser la porte du service des finances pour obtenir toutes les explications et documents que vous voulez. Mais depuis deux ans vous ne l'avez pas fait. Vous vous contentez de faire des effets de manche au Conseil municipal. »
« Toutes les compétences »
Pour Matthias Fekl, la part des « emprunts toxiques » restant à rembourser a diminué. Elle ne serait plus que de 5 millions, soit un quart de la dette. Il tentait d'expliquer, par ailleurs, qu'il y avait « toxique et toxique ». Que les emprunts contractés à Marmande l'étaient beaucoup moins que, par exemple, ceux qui avaient fait frémir la Seine-Saint-Denis. Débat hautement technique… Le premier adjoint Jean Guérard a appelé de ses souhaits que, sur un sujet aussi ardu, tous les élus ayant des compétences en la matière les mettent au service de la ville sans arrière-pensée polémique ou politique. Il incluait donc aussi l'opposante Laurence Valay, qui est expert-comptable. De fait, une réunion « purement technique » sera consacrée bientôt à ces emprunts douteux. On essaiera d'y faire la part du risque réel et du fantasme.
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