Une semaine historique
Le Marmandais est « dir'cab » du favori à la présidence du Sénat. Ambiance à trois jours de l'élection
Matthias Fekl, directeur de cabinet de Jean-Pierre Bel au Sénat depuis seize mois.
Matthias Fekl a vécu ce qu'il appelle un « tremblement de terre politique historique », dimanche. Un rendez-vous avec l'Histoire de la Ve République qu'il savoure, sans pour autant avoir le temps de se gargariser de ce succès de la gauche.
À 33 ans, l'adjoint au maire de Marmande et conseiller régional a assisté à l'arrivée de la gauche dans cette assemblée parlementaire, où seule la droite avait jusqu'ici été majoritaire. Avec une casquette de choix : celle de directeur de cabinet du président du groupe socialiste au Sénat, Jean-Pierre Bel. Et qui pourrait devenir, samedi, le président - tout court - du Sénat.
Alors non, pas le temps de jeter un coup d'œil dans le rétro. Depuis la proclamation des résultats, dimanche soir, Matthias Fekl planche, aux côtés des proches collaborateurs de Jean-Pierre Bel et des sénateurs. Jusque tard dans la nuit, sans avoir le temps d'avaler plus d'un sandwich par repas…
Gagner sa confianceÀ lui d'organiser les échanges avec les « partenaires » des socialistes pour préparer l'élection du président samedi. De veiller à ce qu'aucun coup tordu ne compromette les chances du candidat PS d'accéder au « plateau ». D'organiser les rendez-vous avec une presse jamais rassasiée. À lui aussi de conseiller son patron sur ses interventions à venir. « Un rôle de conseil, nous n'écrivons pas à sa place. Jean-Pierre Bel tient à ses propres mots, au message qu'il veut faire passer. »
Le sénateur voue néanmoins une confiance immense à l'élu lot-et-garonnais, son directeur de cabinet depuis mai 2010.
Les deux hommes ne se connaissaient pourtant pas personnellement à l'époque, lorsque Matthias Fekl a accepté ce poste à hautes responsabilités. Mais l'énarque marmandais a visiblement su convaincre, jusqu'à préparer cette semaine la nouvelle gouvernance au Sénat. « Un privilège », concède Fekl, bien que le mot lui déplaise. « Un garçon chanceux, voilà », qui vit une expérience passionnante. « Nous vivons ces jours-ci des moments collectifs intenses, des moments d'unanimité, comme hier, lorsque Jean-Pierre Bel a été acclamé lors de son investiture. »
Des moments de lâcher prise quand le rôle du « dir'cab » est d'être sans cesse sur le qui-vive, au fait des lois, des amendements, de la vie politique pour définir les stratégies à adopter au palais du Luxembourg.
Le plus proche conseiller du favori à la présidence du Sénat retrouvera « sa » réalité dans un petit mois. Un quotidien qu'il partage entre Marmande, son fauteuil de conseiller régional et son travail au Sénat. Conservera-t-il d'ailleurs sa casquette de « dir cab » ? Possible. Il ne sait pas. Il dira juste qu'il ne s'éloignera pas de sa fonction d'élu, de son engagement au service du Lot-et-Garonne. Une question qu'il se posera demain. Aujourd'hui, a-t-il seulement le temps…
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