« 48 heures chrono » : dans deux jours, nous connaîtrons le nom du prochain président des Etats-Unis. Pour certains, les jeux semblent faits : en tête dans les quelque 160 sondages réalisés depuis un mois et demi, adoubé par le prestigieux New York Times et, semble-t-il, par le monde économique, le candidat du changement est, nous dit-on, assuré de l’emporter. Il faut l’espérer ! Pourtant, les jeux ne sont pas faits : que valent les sondages nationaux dans un système fédéral où le vote se joue dans chaque Etat ? Quelle sera la mobilisation de chaque camp ? Enfin, question délicate mais centrale, les électeurs sont-ils prêts à élire un candidat noir à la présidence ? Des réponses du peuple américain à ces questions dépend l’issue du scrutin.
Mais le plus dur, pour le nouveau président, commencera début janvier, après son installation à la Maison-Blanche: sortir du bourbier irakien ; fermer le camp de prisonniers de Guantanamo, cette insulte à la face du monde démocratique dont les Etats-Unis n’ont cessé, depuis huit ans, de nier les valeurs fondatrices ; surmonter la crise financière et économique qui ravage le capitalisme contemporain ; créer des services publics viables aux Etats-Unis ; recréer un lien de confiance avec le reste du monde. En un mot, prendre le contre-pied de huit années de présidence Bush – dont l’histoire retiendra les dérives anti-démocratiques, les mensonges politiques et l’inefficacité économique et sociale.
L’autre vote de la semaine, bien sûr, c’est le vote sur les motions au Parti socialiste. Ce scrutin est, en apparence, bien loin du vote américain. D’un côté, la modernité du candidat, l’espoir du message, la force des propositions. De l’autre, un parti qui peine à faire émerger le renouveau, tant au niveau des idées qu’au niveau des hommes et des femmes. Pourtant, le vote de jeudi est essentiel. Parce qu’il est vital en démocratie d’avoir une gauche et une droite fortes et crédibles, et parce que le Parti socialiste est la force structurante de la gauche, il est urgent que le PS retrouve une crédibilité aux yeux des Français. C’est tout l’enjeu du Congrès de Reims. D’abord, voter sur une orientation : affirmer les principes européens et réformistes, être ambitieux dans nos propositions sans faire croire qu’on peut « raser gratis », définir un nouveau modèle de développement conciliant l’efficacité économique, la justice sociale et le respect de l’environnement. Ensuite, mettre en place de nouvelles équipes, pour remettre le parti au travail et porter le changement.
De ces choix dépend le résultat du cycle politique à venir. Nous aurons, très vite, l’occasion d’en reparler ! Bon début de semaine à vous.
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