La capitale américaine, à la veille de l'investiture de Barack Obama, se prépare à accueillir un événement planétaire.
C'est demain, le 20 janvier, que l'année 2009 commencera véritablement. En attendant, Washington est en fête. Malgré le froid et, ce matin, la neige, malgré, aussi, la crise économique qui angoisse le pays et le monde, stars et citoyens sont là, devant le Lincoln Memorial, pour célébrer l'événement. Ce qui est frappant, c'est la profonde unité nationale qui s'exprime. Le Président est élu, et tous, démocrates comme républicains, reconnaissent désormais sa légitimité. John McCain, avec beaucoup d'élégance, avait d'ailleurs immédiatement reconnu la victoire de son concurrent et le moment historique qu'elle représentait. Barack Obama ne sera pas en reste: il présidera, ce soir, un dîner en l'honneur de son ancien compétiteur. Non que les clivages politiques aient disparu, bien sûr. Simplement, comme le notait déjà Tocqueville, les américains ont le culte des institutions - qui durent depuis plus de deux siècles. Et, en certains moments rituels, ils se retrouvent comme un peuple uni au-delà de ses diversités. Peu de chefs d'Etat et de gouvernement feront le déplacement pour l'investiture: la tradition veut que ce soient les ambassadeurs qui représentent leurs pays à la cérémonie. A part cela, c'est avant tout une grande fête populaire qui, plusieurs jours durant, va animer Washington - et les écrans de télé du monde entier.
Les défis du nouveau Président sont immenses: à l'intérieur, où il devra relancer l'économie et rendre confiance aux américains. Et à l'international où, du Proche-Orient à Guantamo, les déséquilibres du monde et les ravages de huit années de présidence Bush ne lui laisseront guère de répit.
Il faudra, aussi, tirer les enseignements de cette élection pour la politique française. Car la victoire d'Obama n'est pas miraculeusement tombée du ciel. Elle est aussi le résultat d'innovations politiques qui ont contribué à dépoussiérer le système politique américain: mobilisation massive d'électeurs jusque-là éloignés du débat public; recours à internet; travail de terrain; discours d'espoir, inspirés sans pour autant sombrer dans la démagogie et le populisme... Et, bien sûr, en amont de tout cela, un principe fondamental: le mécanisme des primaires pour le choix du candidat, méthode qui permet à la fois l'ouverture du jeu politique et un renouvellement beaucoup plus fréquent du personnel politique. Il ne s'agit bien sûr pas d'idéaliser la politique américaine (je pense, notamment, au rôle de l'argent dans la vie publique !). Simplement, de mesurer ce qui peut, en France, nous inspirer pour la construction d'une gauche plus moderne et plus en phase avec la France d'aujourd'hui.
A cet égard, je vous invite à lire l'analyse de la campagne présidentielle américaine par la Fondation Terra nova. Les plus pressés pourront consulter le résumé du rapport final, qui synthétise l'essentiel des leçons et recommandations. Nous aurons l'occasion, je l'espère, d'en reparler bientôt.
moi j'aurais quand même dit : "yes we can... yes we will !" parce que tout reste quand même à faire
Nina
Rédigé par : nina | 19 janvier 2009 à 18:43