Bonjour,
Vous trouverez ci-dessous l'article de Sud-Ouest consacré au conseil municipal de lundi dernier.
Le budget 2009 a été présenté par l'adjoint aux finances Matthias Fekl (à droite). (PHOTO C.C.B.)
La note sera plus lourde cette année pour les contribuables marmandais. Hier soir, en effet le conseil municipal a entériné une augmentation de 3 % du taux de la taxe d'habitation, et 1,5 % pour celui du foncier bâti. Le taux du foncier non bâti quant à lui est inchangé (par solidarité avec les agriculteurs, en particulier les viticulteurs, en situation très difficile).
Cette augmentation des taux d'imposition se superpose à celle des bases (qui relèvent, elle, de l'État). L'opposition a voté contre cette hausse des taux, comme elle l'avait annoncé lors des débats d'orientation budgétaire. Laurence Valay, leader du groupe opposant, estime en effet qu'en ces temps de crise, une hausse des impôts « qui empiétera sur le pouvoir d'achat des Marmandais » n'est pas bienvenue. « L'augmentation des bases d'imposition rapporterait à elle seule 437 000 ? de recettes fiscales supplémentaires à la ville. Dans le contexte actuel, c'est déjà significatif ; nous aurions pu nous en contenter et ne pas l'alourdir encore en augmentant, de surcroît, les taux. Tout en nous appliquant, pour notre part, à limiter nos dépenses ».
Beaucoup de travaux
Le budget primitif 2009 sera (en prévision) de 24 503 000 ? en section fonctionnement et de 10 755 000 ? pour ce qui est des investissements. Côté fonctionnement, on en retiendra, entre autres choses, que les dépenses de personnel représentent 52 % du budget. Côté investissements, 100 000 ? sont prévus pour la révision du PLU, et 165 000 ? pour des frais d'études liés à plusieurs projets. Pour les chantiers à engager concrètement en 2009, 484 000 ? sont inscrits pour des achats et des travaux de signalisation tricolores et d'éclairage public. 200 000 ? le sont pour l'acquisition de terrains afin de réaliser la « petite rocade » Flemming. 150 000 ? sont alloués pour des véhicules neufs et 89 000 ? pour du matériel et de l'outillage technique.
Sont prévus des travaux dans les écoles (pour 180 000 ?), à la mairie (150 000 ?), dans divers bâtiments communaux (280 000 ?), à l'espace expo (réfection du toit, 320 000 ?), dans plusieurs équipements sportifs (94 000 ?), églises (83 000 ?). Il convient d'ajouter et cætera, sans oublier de citer dans le nombre, car c'est une dépense majeure, les 620 000 ? alloués à la première tranche du parking de
la Filhole.
Opposition « illisible »
À plusieurs reprises, le débat a été tendu entre le maire et Laurence Valay. Chacun dans son rôle évidemment, lui, voit rouge quand elle, déplore « un endettement de Marmande supérieur à celui des villes de même importance, et aussi une pression fiscale supérieure ». Le premier édile s'offre alors avec une délectation non feinte (« excusez-moi de vous donner une leçon » lui a-t-il dit) le plaisir de longues explications sur sa « méthode de gestion » (qui consiste, quand on élabore le budget, à surestimer les dépenses et à sous-estimer les recettes). « C'est une forme de prudence, qui évite les mauvaises surprises. C'est cette méthode qui m'a permis depuis vingt ans d'augmenter aussi peu les impôts à Marmande, tout en réalisant beaucoup de choses ».
Mais Laurence Valay (expert-comptable de profession), pas plus que Philippe Labardin (directeur d'entreprise) ne partagent ladite méthode du maire. Celui-ci, alors, professe sans appel : « les finances communales sont quelque chose de beaucoup plus fin, de beaucoup plus délicat, que les finances d'une entreprise ».
Les observateurs qui assistaient à la réunion hier soir auront constaté que l'opposition a eu du mal à s'affirmer face au groupe de la majorité. (Ce qui est, somme toute, dans l'ordre des choses). Mais l'on s'est surtout interrogé sur la façon avec laquelle les sept opposants (Laurence Valay, Philippe Labardin, Sylvie de Lamarlière, Didier Dutheil, Marie-Françoise Bouguès, Aurélie Mondié et Bernard Gay) ont voté, quand on en est arrivé aux délibérations pour entériner le budget 2009, chapitre par chapitre. Ils ont voté soit contre, soit pour, soit ils se sont abstenus ; tout ceci rarement de concert. Assurément le vote de chacun lui appartient-il en son âme et conscience et cela est tout à fait respectable. Mais du vote de l'opposition hier soir, le public aura surtout retenu qu'il était illisible.
Auteur : Christine Caubet-Boullière