Bonjour,
A l'occasion de la sortie en librairie, demain, d'un livre d'entretien que je public avec Wladimir d'Ormesson (conseiller municipal UMP de Bourges) et Jean-François Achilli (chef du service politique de France Inter), vous trouverez ci-dessous un article paru ce matin dans Sud-Ouest.
A bientôt !
Jeunes élus PS et UMP, ils confrontent leurs visions dans un livre à trois voix
«Il y a en France une curieuse préférence pour la sélection par l'échec, qui irradie tout le système éducatif, de la maternelle aux grandes écoles en passant par les universités. […] Chaque enfant né en France, pour peu que la collectivité lui en donne les moyens, est susceptible de transcender son destin et d'accomplir sa vie », dixit Matthias Fekl.
Né en 1977 à Berlin de parents professeurs - sa mère, française, enseignait l'allemand, et son père, allemand, enseignait le français, le tout derrière le rideau de fer -, Matthias Fekl est conseiller régional, élu socialiste à Marmande. Dans un livre qui sort en librairie demain (1), Matthias Fekl confronte sa vision de la France avec celle de Wladimir d'Ormesson, né en 1980, militant UMP, conseiller municipal de Bourges. Jean d'Ormesson est l'oncle de son père, et Wladimir est l'arrière-petit-fils de Pierre Brossolette.
Tout les oppose ? Non. Enfants de la même génération, ils ont usé leurs fonds de culotte sur les bancs de Normale Sup et de l'ENA. Au lieu de professer dans le privé, ils se sont engagés dans la politique. De cette confrontation d'idées est donc né ce livre, où chacun se renvoie la balle. Les citations et références ne manquent pas : Jules Ferry, Paul Éluard, Napoléon, René Char, Talleyrand, Machiavel, Stendhal, Mme de Sévigné… ou encore Aron citant Ortega y Gasset : « Être de gauche ou de droite est une des formes d'hémiplégie morale », rappelle Wladimir d'Ormesson.
L'humour n'empêche pas quelques vacheries, sinon vérités. L'âge n'arrangeant rien à l'affaire, Matthias comme Wladimir pratiquent la joute et s'amusent des petites et des grandes histoires : de « La Princesse de Clèves » aux 35 heures, de la part d'ombre de Mitterrand au comportement de Sarkozy.
Pas de sujet tabou
Et, si tous les politiques français qui ont marqué les Trente Glorieuses puis les « trente piteuses » s'agitent en coulisses, l'homme qui a marqué le plus les esprits des deux jeunes loups reste sans conteste Barack Obama. Jamais dans l'Hexagone on ne verrait une carrière aussi explosive. Le fameux rêve américain.
« Seulement » trentenaires, Wladimir comme Matthias disposent déjà d'une carapace, ou plutôt d'un cuir bien tanné et d'un esprit rompu à la réaction épidermique. Mais l'échange va au-delà de la simple réplique au coup porté. L'analyse montre bien la différence qui se fait jour entre les deux hommes. Leur engagement paraît marqué du sceau de la sincérité. Aucun sujet ne leur semble tabou : Internet, mariage homosexuel, pipolisation, chômage, Europe, élection… Bien relancés par le journaliste Jean-François Achilli, ils laissent tomber peu de copeaux de la classique langue de bois politicienne.
Au final, les chapitres s'enchaînent aisément. Tout comme les formules, dont certaines mériteront d'être vérifiées dans quelques années : « Le seul prix vraiment lourd à payer dans l'existence, c'est celui de passer à côté de sa vie », déclare notamment Matthias Fekl.
Maryan Charruau
(1) « 2027, deux jeunes élus confrontent leur vision de la France », conversation animée par Jean-François Achilli, chef du service politique de France Inter, éditions du Moment, 17,95 €.
Vous pouvez aussi lire cet article sur le site de Sud-Ouest
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Très belle démarche que celle ici entreprise par Matthias Fekl. Voici le type de livre qui peut réconcilier les abstentionnistes avec la politique.
Rédigé par : Yannick Boutot | 27 octobre 2010 à 10:31